Resumé de thèse

LE DEVELOPEMENT PAR LA CREATIVITE

Une expérience avec les arts de spectacle en Afrique

Le Centre Africain pour la Formation des Artistes de Spectacle (ACTPA Project) représentait un projet intégral, un projet-pilote que l’on a qualifié ‘d’unique’. En tant que praticien de la scène converti à la recherche, et se livrant présentement à un travail académique, l’auteur fut responsable de la quasi-totalité des implications de de cette expérimentation, à compter de 1985. A Bulawayo, au Zimbabwe, ACTPA devint une réalité en 1990-1991. La pratique précéda la théorie dans cette recherche appliquée, évaluée ici dans sa phase finale. Considéré un projet spécial pour la région Africaine dans le cadre de la Décennie Mondiale du Développement Culturel, le projet réconcilie les besoins de l’Afrique, le sens accordé au développement culturel et la fonction des arts de spectacle. Des méthodologies employées dans la formation et les pratiques culturelles sont étudiées afin de les insérer dans le cadre d’un programme de formation capable de livrer un artiste spectacle, ayant acquis les techniques et la motivation qui lui permettent d’agir comme ‘médiateur’ du changement. Bref, un agent du développement au sein des communautés d’Afrique. De sorte que cette étude remet en question la finalité même de la formation de l’artiste de spectacle.

Par ailleurs, la technologie totalitaire pourrait bien représenter un nouveau péril universel. Cette expérience suggère qu’un tel ‘péril’ pourrait être contenu par les attributs humains des arts de spectacle, tels qu’ils ont été préservés par les africains jusqu’ici. Singulièrement, cette étude constitue un compte rendu des diverses étapes d’un projet de développement en Afrique, de la recherche à la communication, du montage financier à la gestion. Dans ce sens, ce travail académique complète l’étude de faisabilité d’un programme de formation original, taillé sur mesure pour les artistes de spectacle d’Afrique sub-saharienne. L’évaluation examine les mécanismes employés, elle passe en revue la méthodologie employée dans la formation ainsi que les productions résultant directement de cette expérience. Avec le temps, les questionnaires renvoient le feed-back essentiel. Une théorie est enfin esquissée en tant qu’une des réponses a la problématique. Pour citer le prologue, cet exercice n’a d’autre but que de rendre à César ce qui appartient à César et à Maiga ce qui revient à Maigat. En d’autres mots, comment pratiquement équiper l’artiste de spectacle, afin que le processus de développement devienne pour l’africain, une aventure plus engageante qui assure le développement personnel et débouche sur l’auto-suffisance ? Une voie ignorée jusqu’ici, la créativité serait une des voies à explorer. Cela impliquerait éventuellement, conclut l’étude, une nouvelle école africaine.

Daniel Labonne

4 Avril 1999

 GOLDSMITHS COLLEGE

UNIVERSITY OF LONDON